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Blind pigs – Exposition de Samuel Chochon

A partir de souvenirs et d’expériences sensibles, Samuel Chochon développe une pratique multidimensionnelle composée de textes, de dessins, de peintures, de sculptures et d’installations sonores, au sein desquels son imaginaire donne vie à des ambiances mélancoliques et énigmatiques. Pour ce faire, il s’empare de l’iconographie architecturale de la ville et de ses espaces interstitiels. Ces environnements façonnés par les affects, les besoins et les aspirations de l’être humain inspirent l’artiste qui, pour son solo show à Octopus, a choisi d’explorer sa fascination pour les souterrains labyrinthiques. C’est de ces dédales caverneux au pouvoir initiatique, situés à la marge, et faits de recoins, de détours et de niveaux superposés, que Samuel Chochon fait surgir un potentiel narratif dont le style et la texture lui sont propres.

Nourri par l’approche “hantologique” du musicien James Leyland Kirby, qui dans les années 2000 altère les vitesses et les répétitions de hits musicaux des années 30 pour en faire une matière incantatoire, Samuel Chochon va jouer entre les échelles et les formes de ses motifs figuratifs en ouvrant les portes vers des dimensions parallèles et occultes. En hommage aux bars clandestins de l’époque prohibitionniste appelés les “Blind pigs” où l’on venait chercher le lâcher prise collectif, l’artiste a conçu l’espace d’exposition comme un hors-lieu (1), au sein duquel les images créées deviennent des failles à traverser et activent la trame fictionnelle d’une curieuse errance vers les abîmes.

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(1) Entendu ici à la manière de Foucault : « des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables » (« Des espaces autres » dans Dits et écrits de Michel Foucault (1954-1988), Gallimard, 2001).

Biographie

Samuel Chochon (1991) est artiste et coopérateur-associé d’Octopus. Depuis son diplôme aux arts décoratifs en 2016, il poursuit une recherche plastique autour de la représentation des espaces habités et des paysages traversés. Il en résulte une pratique ouverte aux multiples supports (peinture, dessin, écriture et sculpture, musique sous l’alias Georges DJ Huberman) qui témoigne d’une succession d’états émotionnels aux prises avec l’auto-fiction.