#expositions #mobilité #ecologie
Avec ses 60 millions de tonnes de CO2 dont 74% sont liés à la mobilité des publics (cf. le dernier rapport de Shift project), l’art contemporain mondialisé est pointé du doigt pour son retard concernant les mesures à prendre qui permettraient de réduire son impact carbone. En effet, la décarbonisation des arts visuels en est seulement à ses balbutiements. En France, ce n’est que depuis cette année 2023 que les enjeux liés à la transition écologique apparaissent au budget du Ministère de la Culture avec une augmentation de 66M€ consacrée à pallier, notamment, la hausse des coûts énergétiques et l’inflation.
Les professionnel·le·s du secteur commencent toutefois, depuis quelques années seulement, à prendre matériellement en compte l’impact que produisent leurs programmations, œuvres et actions culturelles. Plusieurs projets fondés sur la transition écologique spécialisée dans les problématiques propres au champ artistique ont vu ainsi le jour tandis que les musées et centres d’art ont étudié et expérimenté des tentatives de « bifurcation ».
Opérant dans le secteur de la productions d’œuvres, d’expositions et d’évènements, Octopus n’est pas exempt de cette réflexion, qui est à la fois menée sur le plan conceptuel au sein de sa programmation artistique LaVentouse et sur le plan logistique lors de ses missions sur le terrain. De plus, en tant qu’acteur spécialisé dans l’emploi des travailleur·se·s de l’art, issu de l’économie sociale et solidaire, Octopus s’ancre dans les valeurs de l’écologie sociale en cultivant l’analogie et la perméabilité entre la notion de « ressources humaines » et celle de « ressources naturelles ».
Régulièrement sollicité pour du personnel temporaire compétent dans l’accrochage, la production d’œuvre, la construction et l’aménagement scénographique, Octopus mutualise et met à disposition de ses travailleur·se·s, les outils de travail ainsi que les équipements de protection nécessaires pour opérer sur le chantier. En fonction des missions, Octopus prépare ainsi les kit outillages et le matériel, qui s’avèrent souvent lourds et volumineux et qu’il faudra acheminer sur place.
Face à ces problématique de transport, Octopus s’est rapproché d’une coopérative de livreu·se·s à vélo appelée Cargonautes, qui a accepté le défi d’adapter ses conditions de transport habituellement optimisées pour de la livraison de denrées alimentaires et de colis. Escabeaux et kit outillages ont ainsi pu être amenés sur les chantiers d’exposition depuis le local d’Octopus situé dans le Marais en étant chargés et sécurisés dans les remorques avant et arrière des vélo-cargos.
A titre d’exemple, Octopus a fait appel aux services des Cargonautes pour les accrochages des expositions montées à Poush Manifesto, au Musée des Égouts, à la French Design, à Havas Events ou encore à Paris Photo, en réussissant à réduire considérablement l’impact carbone de ses besoins en transports sur ces mêmes chantiers.
Suite à cette expérimentation, plusieurs difficultés subsistent encore, telles que le volume et le poids, la fragilité des objets à transporter ainsi que le fonctionnement de livraison par plages horaires. Bien qu’encore timides et réalisées à échelle locale du Grand Paris, ces premières expériences de transport alternatif représentent une première tentative pour développer de nouvelles mobilités écologiques qui promettent un avenir plus décarboné pour les arts visuels.
Image de couverture : Cargonautes
Images ci-dessus : Octopus
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