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Fuegos fatuos – Exposition d’Irene Abello

Une esthétique du soin imprègne les œuvres d’Irene Abello. De la sculpture à la photographie, en passant par la vidéo et la performance, sa pratique se construit autour d’actions délicates et minimales que l’artiste réalise en écho aux comportements physiques de la matière organique. Elle en détecte les réactions en marge, ignorées par nos sensibilités normées, pour leur redonner leur juste valeur poétique.  L’air, l’eau et la terre deviennent ainsi à tour de rôle des terrains d’expérimentation permettant de révéler les énergies invisibles qui interagissent et structurent le vivant.

Pour l’exposition à Octopus, Irene Abello s’empare du dernier élément qui manque à son répertoire : le feu. L’image monumentale d’un brasier que l’artiste nous invite à longer et à traverser, vient confronter les visiteurs aux émotions paradoxales attribuées au feu. Celui-ci est le seul élément à “recevoir aussi nettement les deux valorisations contraires : le bien et le mal. Il brille au Paradis. Il brûle à l’Enfer” comme l’écrit  Bachelard dans sa Psychanalyse du feu (1938). Inspiré par la sagesse du philosophe, on en vient à se demander quels nouveaux confins de l’imaginaire ce feu étincelant dessine-t-il dans nos rêveries à l’heure d’un monde en mal de purification ?

images :

1 – Soy los escombros del diario vivir [je suis les décombres du quotidien]
Installation, performance, poussières d’atelier récoltées quotidiennement sur une année
Beaux Arts de Paris 2018

2 et 3 – Détails de l’installation qui n’a pas de contours ne devient pas cible

4 – Aire somos, 2022
installation, bache plastique, corde, 4m x 5 m
Saint-Crépin-en-Bois

5 – alto y a la par, 2020
Extrait vidéo, vidéo performance
bâche plastique, bambou